La seconde main et les Français

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Avec le développement des sites spécialisés, des nouveaux outils digitaux (plateformes, applications…) et les habitudes qui changent , la seconde main est en plein boom Mais quand on y pense bien, la vente d’objets d’occasion est un concept qui ne date (vraiment) pas d’hier... Et oui, Il y a plus de 70 ans maintenant, l’Abbé Pierre créait Emmaüs, dans un contexte ou la nécessité n’était pas encore d’ordre écologique mais bien économique. En 2021, la seconde main est plus que jamais d’actualité et elle conquiert chaque année un peu plus le cœur des Français…

UNE HISTOIRE D’HIER, D’AUJOURD’HUI, ET DE DEMAIN

Un contexte bien particulier 

Véritable alternative à une société de consommation ou la surproduction menace notre environnement, nouvel eldorado pour les foyers dont les revenus ont pour beaucoup été revus à la baisse depuis le début de l’année 2020, la seconde main concerne aujourd’hui une multitude d’objets, comme les vêtements, la culture, les loisirs et bien-sûr… le mobilier : quasiment aucun marché ne lui résiste, donc.

Cela dit, la seconde main étant souvent une affaire de particulier à particulier, elle a été mise à mal par l’année 2020 ou la distanciation sociale et les gestes barrières ont remplacé les accolades et les contacts de proximité : pas toujours évident alors de pouvoir se rencontrer entre vendeur et acheteur.

Ce contexte a bien entendu aussi entraîné la fermeture des boutiques spécialisées dans la revente d’objets, mais aussi l’annulation de bon nombre de brocantes partout en France,

pourtant des lieux privilégiés par les acheteurs et les vendeurs. Malgré cela et grâce à l’utilisation d’Internet et des plateformes en ligne / applications, cela n’a pas empêché la seconde main de séduire un peu plus de Français encore en 2020, une tendance qui ne cesse de se confirmer en 2021. 

DES COMPORTEMENTS MULTIPLES

Du côté des acheteurs 

Une autre étude récente sur “les Français et l’économie circulaire”, menée en février 2021, met en lumière des chiffres très intéressants. Elle révèle en effet qu’en 2021, ce sont près de 70% d’entre eux qui envisagent d’acheter des objets de seconde main sur le web. Même si certains secteurs sont plus privilégiés que d’autres, les équipements pour la maison (meubles, objets de décoration…) se placent en 4ème position avec 30% d’intentions d’achat, 25% pour les outils de bricolage et de jardin, et jusqu’à 22% pour les jouets / jeux de société. 

De manière générale, et même si la cause environnementale est un facteur important dans l’achat d’un objet d’occasion, cette même étude montre que pour la majeure partie des acheteurs (75%), c’est d’abord le prix et les économies pouvant être réalisées qui guident le choix. Puis dans un second temps viennent la préoccupation environnementale et la protection de notre planète, puisque 45% des répondants affirment acheter de la seconde main dans le but de réduire la quantité de déchets produite, et de diminuer voire d’éviter l’utilisation de matières premières. Un dernier chiffre intéressant de l’étude nous explique que 9% des sondés n'envisagent tout simplement pas l’achat de produits d’occasion pour des raisons d’estime personnelle : la seconde main n’a donc visiblement pas encore convaincu tous les Français… même si elle n’en est pas si loin !

Du côté des vendeurs

Aujourd’hui, la majeure partie de la vente d’objets de seconde main s’effectue en ligne à travers des plateformes comme Le Bon Coin, Ebay ou encore Emmaus. Même si tous les Français ne sont pas (encore) prêts à acheter sur le marché de l’occasion, l’étude Webloyalty montre que 62% d’entre eux envisagent de revendre des objets sur Internet cette année. Comme du côté des acheteurs, et même si la cause environnementale arrive en 2ème position (51%) dans les motivations des vendeurs, c’est avant tout le revenu supplémentaire qu’ils peuvent en tirer qui déterminent leur choix pour 86% des sondés. L’écologie est donc une motivation forte, mais ce sont avant tout les économies et le gain monétaire pouvant être obtenus qui guident les Français dans leur démarche autour de la seconde main.

Et les associations alors ? 

Au dela d’être bénéfique pour les consommateurs et pour notre planète, la seconde main apporte aussi beaucoup aux associations et aux recycleries partout en France, pour différentes raisons. Tout d’abord, elles récupèrent les meubles et objets usagés gratuitement. Ces derniers, de toute façon destinés à être jetés ou déposés en déchetterie pour être recyclés, sont alors remis à neuf par des employés en voie d’insertion et intègrent donc naturellement le circuit de l’économie circulaire. En plus d’offrir un travail à des personnes qui en ont besoin, ce sont aussi une quantité importante de déchets liée à leur réutilisation qui s’en trouve réduite, ainsi qu’une utilisation potentielle de nouvelles matières premières qui disparait tout simplement. Enfin, et une fois prêts à vivre la seconde vie qui les attend, ces meubles et objets remis à neuf sont revendus à prix solidaire. Ils offrent alors aux foyers les plus modestes un moyen de s’équiper correctement, tout en permettant de financer de nouvelles actions grâce à un bénéfice directement réinjecter dans l’économie sociale et solidaire : un cercle vertueux aussi bénéfique pour l’environnement que pour le bien social. 

Conclusion

C’est un fait, le marché de l’occasion s’apprête à vivre encore de belles heures en France et en Europe. Même les plus grands y voient des opportunités d’avenir : on pense notamment au géant Suédois IKEA qui a ouvert son premier magasin dédié à la seconde main à l’automne dernier. Un pari ambitieux et audacieux qui risque d’en faire bouger plus d’un sur ce marché en mouvement permanent.

Mais les codes changent aussi pour des entités plus petites comme c’est le cas pour certaines associations. Emmaus s’est par exemple lancée depuis 2019 dans la vente en ligne à travers une boutique solidaire, conciliant ainsi les causes économique, écologique et solidaire en permettant à tous les foyers de pouvoir s’équiper comme il se doit, tout en le faisant de manière responsable.

Publié le 31 mai 2021 | Modifié le 31 mai 2021